Crans-Montanja |Itinéraire culturel | Chemin des pressoirs à Ollon/Chermignon

Pressoir en granit à vis centrale métallique daté de 1890, dans la cave de Charles Bagnoud au Fond d’Ollon, 2002.

En parcourant les ruelles d’Ollon, c’est la mémoire d’une communauté villageoise qui s’exprime à travers ses récits et ses héritages. Ces pressoirs en granit, vestiges d’un passé révolu, sont comme les chapitres de l’histoire de la viticulture valaisanne au cours du 20^e siècle.

C’est durant la période des vendanges qu’Ollon inaugurera, le 24 septembre, son Chemin des pressoirs dont le départ est situé sur la place des cars, en bordure de la route principale. Réalisé par l’ethnologue Eric Roulier qui a son bureau au cœur du village, ce parcours n’est pas un sentier viticole de plus. Les marcheurs au long cours, souhaitant d’abord s’oxygéner en parcourant d’un pas alerte nos vignobles en terrasses peuvent passer leur chemin. Ici, la démarche didactique est prioritaire. Pour profiter au maximum du Chemin des pressoirs, il est donc plus important d’avoir de bons yeux que des mollets aguerris. Il faut certes compter une heure pour parcourir ce tracé sinueux et pittoresque dessiné dans les ruelles du village. Mais l’essentiel de ce temps sera consacré à la lecture fort instructive des neuf panneaux installés. Sinon, 20 minutes suffiront largement.

D’une génération à l’autre
Comme l’indique son nom, plusieurs pressoirs constituent le fil conducteur de ce chemin réalisé en collaboration avec le Syndicat des vignerons - encaveurs de Chermignon, présidé par Georges Emery. «J’ai cherché à montrer pour quelles raisons à la fin du XIXe siècle les paysans se mettent à presser du raisin, à faire vraiment du vin», explique Eric Roulier. Tout au long du parcours, on passe d’une génération à l’autre, en suivant différents thèmes. "La communauté paysanne", "Travailler la vigne", "Les caves coopératives", ou "Le moût fermente"…: ce sont là quelques-uns des neuf sujets abordés avec beaucoup de rigueur scientifique, mais aussi truffés de témoignages. «Les anciens de la commune sont fréquemment et nommément cités», confirme l’ethnologue.

Dégustation le 24 septembre
Lors de la journée inaugurale du 24 septembre, les vignerons - encaveurs du lieu mettront leurs vins en dégustation. «Nous voulons clairement créer une synergie entre ce chemin et les professionnels de la vigne. Des événements – journées caves ouvertes ou autres – devraient y être organisées durant l’année. Nous souhaitons aussi reprendre plus ou moins les textes des panneaux dans un topoguide qui respecterait également le graphisme existant. Ce sera fait lorsque nous aurons trouvé le financement», note Eric Roulier qui a lui-même procédé à la recherche des 30'000 francs nécessaires à la réalisation du Chemin et de ses panneaux. Un montant dont les deux tiers proviennent de la Commune, alors que le solde a été payé à parts égales par la Famille Sandoz et par la Loterie romande.