INTRODUCTION : POURQUOI UNE APPROCHE HISTORIQUE ?
La connaissance de l’histoire d’une région doit servir à la connaissance et à la compréhension de son temps. Cette compréhension permet ensuite de prendre les décisions en connaissance de cause.
SOURCES CONSULTEES : ARCHIVES SDM : 1926 à 1944 ET SDC : 1928 à 1960
(cf. Bibliographie
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Il en est ressorti que les hôteliers et les médecins ont été les personnalités qui ont créé d’abord Montana, entre 1890 et 1900 avec les Sanatoria, puis Crans à partir de 1912-14 avec l’hôtel du Golf comme nous allons le découvrir en lisant les archives des deux Offices de Tourisme.
Lorsque les sources manquaient, M. Vital Renggli, Directeur de l’OT de Montana de 1952 à 1987, a été une bibliothèque inépuisable. Qu’il en soit remercié !
NAISSANCE D’UNE STATION AVEC LES PREMIERS HÔTELS ET SANATORIA
Ycoor en aménagement v. 1935. Beau-Rivage et Riant Côteau. Pension du Lac. Derrière Pension Aïda et Hôtel Cécil ; à gauche, Farinet (avant 1928) devant les futurs tennis. Il reste quelques sites à protéger…
POURQUOI L’HÔTEL DU PARC EST LE CENTRE HISTORIQUE DE CRANS - MONTANA
L’histoire permet aux gens de « sentir » leur identité. Ce concept qui évoque le pays, mais aussi la région, est difficile à exprimer puisqu’il agit au niveau de l’émotionnel. C’est dans cette direction que nous voulons axer notre démarche : protéger la colline du Parc, centre historique de la Station. Cette colline qui a soulevé l’émotion de deux pionniers comme nous allons le voir, permettra comme nous l’espérons, de continuer d’émouvoir les générations futures et pas seulement lors des discours du premier août. Ce lieu qui est aussi le centre géographique du Haut-Plateau cache dans ses sous-sols une nécropole burgonde, selon une première information donnée par Mme R.C. Schülé : des tombes du Ve siècle, qui termine la période romaine, sont enfouies à côté de la dépendance de l’hôtel et qui servaient de terrain de jeux à la propriétaire actuelle, Mme Marie-Anne Walcher-Bonvin qui a confirmé l’information.
Dans le journal belge de la Villa « Lumière et Vie » « La Souris » (J. Rawill, 1938 : 9) nous trouvons la même information : « A l’époque des grandes invasions Romaines, Burgondes, Franques, les habitants se réfugient dans la montagne. Mais les envahisseurs les rejoignent, comme le prouvent les tombes, monnaies, vases, amphores, romains et burgondes, trouvés à Montana lors des fondations de l’Hôtel du Parc et de l’Hôtel Beauregard » (futur Bellevue).
Les Pionniers : Louis Antille (1853-1928) et Michel Zufferey
Selon Marius Bagnoud (1980 : 41), « A la fin du siècle dernier deux hôteliers sierrois, Louis Antille et son beau-frère, Michel Zufferey, […] s’intéressèrent au développement du magnifique balcon sauvage que constituait la région des Crans de la Contrée de Lens. Ils achetèrent 33 000 m² de terrains de la Grande Bourgeoisie de Lens pour construire l’hôtel du Parc qui fut inauguré en 1892 ».
De ce fait, historiquement toutes les communes du Grand Lens sont concernées pour la protection de la colline du Parc.
« Frappé par le climat salubre de l’endroit, le Docteur Théodore Stéphani, un des premiers clients de l’hôtel, encouragea plusieurs de ses malades de Leysin, qu’il soignait pour des affections pulmonaires, à venir s’y reposer. Quelques années plus tard, il vint s’y établir avec sa famille et s’associa à M. Antille : le Parc accueillit alors des malades en été et des sportifs en hiver ».
Puis, « parce que l’exploitation du Parc, à la fois comme hôtel et comme sanatorium, s’avérait difficile, le Docteur Stéphani créa un établissement de cure avec des financiers genevois », ce que nous allons voir plus loin.
« L’accès à l’hôtel était un grand problème, car si l’on pouvait prendre sa voiture jusqu’à Corin, depuis là il n’y avait que de petits chemins qu’il fallait parcourir à pied, à dos de mulet ou à l’aide d’une chaise à porteurs. Finalement, en 1896, les deux associés construisirent une route carrossable à péage » (M. Bagnoud, 1980 : 41).
Il n’a pas été possible de trouver des renseignements sur cette route à péage. Par contre, nous savons que tout le matériel fut transporté à dos de mulet de Sierre, Corin, Montana-Village et le lac de la Moubra jusqu’à l’hôtel, toujours selon ce petit journal, « La Souris ». On y lit également quelques phrases amusantes comme : « Il avait fallu traiter avec les bourgeoisies (Grande Bourgeoisie) de Lens et ce n’était pas guère facile de vaincre l’hostilité d’une population qui « sous le chapeau de paille, ne voit rien qui vaille ». Un contrat fut passé entre la commune et M. Antille, stipulant la vente de 33 773 mètres carrés de terrain pour la somme de 6000 fr. M. Antille s’engage à ne pas « ouvrir de cabaret » et à laisser les habitants couper les haies qui entoureraient sa propriété pour le libre passage du bétail. En compensation, la commune de Lens promet de ne pas autoriser la constructions d’hôtels sur son territoire pendant 50 ans, à moins que M. Antille ne laisse courir ce droit » (Rawill, 1938 : 1).
Selon Pascal Thurre (1992 : 23) « On est en 1889, dans la tiédeur de l’automne.[…] Louis Antille 37 ans, le fusil à l’épaule. Il est du coin. De Miège exactement.[…] Se tournant vers Michel Zufferey, son compagnon de chasse, propriétaire de l’Hôtel Bellevue, à Sierre, Louis Antille aurait eu ce mot : « On y va ». Les deux hommes vont construire le premier hôtel du Haut-Plateau. DIA 1 REVENIR
L’endroit choisi l’emportera en raison de cette superbe colline dominant la région, à cet endroit baptisé par les anciens « La pétouda de la Tza ». Antille dira plus tard : « C’est à cause des lacs ». Il était lui aussi, comme tous ceux qui vont suivre, tombé amoureux de ces miroirs dans la montagne, scintillant, comme jamais en ce matin d’octobre.
Le rêve devient réalité. Dans les mois qui suivent, les deux hommes achètent trois hectares de terrain à la grande Bourgeoisie de Lens, pour moins de 6000 francs. »
Selon Thurre toujours (1992 : 24) : « Les constructeurs exigeront que durant cinquante ans, aucun autre hôtel ne vienne s’implanter dans leur ombre. Devant l’éclatement de la station, ils reviendront sur leurs exigences premières.
Les travaux commencent en 1890. Il faudra transporter à dos de bêtes, de Sierre, par Corin, sur un chemin de fortune, les matériaux nécessaires, car la route n’existait pas. En deux ans, tout est terminé pour le prix de 200 000 francs.
L’hôtel s’ouvre en 1892 mais sera inauguré officiellement le 17 juin 1893. Louis Antille lui donne le nom de « Hôtel du Parc », en souvenir de la petite auberge du même nom où il fit ses premières armes, à Beaulieu-sur-Mer (en 1902). On l’appellera aussi le « Grand Hôtel de Crans ».
Le 2 février 1892, le premier client occupe sa chambre, un Brésilien du nom d’Octavio da Silva, arrivé lui aussi à dos de mulet, comme le ciment et le sable. »
C’est entre le Parc de Crans, comme on l’appelait au tout début et l’hôtel Bellevue de Michel Zufferey à Sierre qu’est établie la première ligne téléphonique du Valais (Rawill, 1938 : 1)
Pendant cinq ans, jusqu’en 1897, il n’y a plus eu de construction. La carcasse actuelle de l’Hôtel du Parc est la même que celle du premier hôtel.
Mais Zufferey ne s’entend plus avec Louis Antille et construit l’Hôtel Forest à Vermala, à l’emplacement de la Tour de Supercrans, à Crans !
Sur le modèle de l’hôtel du Parc. Une galerie montre que l’hôtel devait recevoir des malades ?
Qui était Michel Zufferey avant d’être hôtelier à Sierre et à Montana ?
« Elève du collège de Saint-Maurice, Michel Zufferey se retrouve à Saint-Pétersbourg, engagé par l’ambassadeur de France en Russie. Avec l’accent de Saint-Luc, un peu de latin, il devient courrier secret de l’impératrice Eugénie ! Puis cet insolite Valaisan prend du service auprès de l’amiral Seymour et devient spécialiste du monde arabe. Puis, il épouse une Anglaise et ouvre une boutique d’antiquités à Londres. Vers 1880, fortuné, il devient hôtelier à Sierre et à Montana-Vermala. Il trouve, à côté de ses nombreuses occupations, le temps de faire transformer l’eau de la Navizance en houille blanche. (Expo Manoir Martigny, 1975).
Un incendie détruira l’hôtel en automne 1952. L’exploitante de l’hôtel était Mme Zufferey, une dame née Baur (selon V. Renggli).
Lac Grenon et la SDM (1905) : La glace et le remplissage du lac (archives SDM 1928)
En 1905, la Societé de Développement de Montana se crée. Malheureusement les archives de cette époque sont perdus, les premiers livres se rapportent au PV de 1926 ; celles de la Commune de Montana n’ont pas encore été dépouillées, mais il s’agissait de Louis Antille, Michel Zufferey et du Dr. Stéphani, entre autres, qui créèrent la SDM pour attirer les touristes dans leur hôtels. Ainsi, à côté des malades, le sport prendra de l’importance, notamment autour du Lac Grenon.
Glacière à côté de Riant Côteau, Beau-Rivage et Riana, 4ème étage à l’Hôtel du Parc. Avant les années 30, témoignage de l’architecture du début du siècle à Montana.
Selon les renseignements de M. Vital Renggli, l’hôtel du Parc ouvrait une porte en bas de la pente, dégageait le lac pour faire patiner ses clients. A la fin de l’hiver, les employés de l’hôtel récupéraient la glace du lac en la sciant dans le lac. Puis, ils montaient les blocs de glace sur des luges, dans un petit chalet derrière le Beau-Rivage, une petite baraque – « La Glacière de l’Hôtel du Parc », ceci afin d’avoir de la glace de l’été jusqu’à l’automne.
Mme Walcher (entretien 24 janvier 03) explique que cette glacière utilisée peut-être jusqu’en 1954 était une sorte de cave enterrée qui permettait ainsi de conserver la glace, il reste un trou au bas de la forêt, près du sentier nord.
On patinait sur le lac Grenon, devant le Pavillon des Sports et l’Albert 1er , qui se nommait alors Café du Lac, exploité par Louis Bonvin, père de Pierre, garagiste, toujours selon M. Renggli.
En 1928, nous pouvons lire dans les archives, les problèmes concernant le remplissage de ce lac :
« Il est actuellement impossible de remplir le lac, le bisse ayant été coupé par MM. Mudry et Burgener. Il faut chercher une solution pour fournir à Chermignon ses journées d’eau (12 d’après des calculs antérieurs) et cesser de vider le lac » (SDM, PV. 23.07.28) . L’eau du lac sert à arroser les routes, afin d’éviter la poussière.
Le 13 août 1928, M. Mudry est invité à la séance : « Le bisse était pour sa propriété, une servitude de 10 jours par année au début. Mais depuis l’établissement de la pisciculture, on doit faire passer de l’eau beaucoup plus fréquemment. Les frais de reconstructions sont entièrement à la charge de MM. Mudry et Burgener. […] Le Comité de la Société de Développement décide :
1. Il accorde au Président de la Commune de Chermignon, comme représentant du consortage du lac Grenon, un subside unique de Fr. 600. – pour l’établissement d’un bisse capable de porter au moins deux parts d’eau, pour alimenter le lac Grenon, suivant le devis établi par le géomètre Barras.
2. Ce subside est accordé sans engagement aucun de fourniture d’eau et à condition que la Commune de Chermignon accorde à la SDM le droit de passage gratuit pour toute quantité d’eau qui lui serait nécessaire.
3. La SDM ne supportera en aucun cas les frais d’entretien et de réfection de ce bisse » (SDM, PV. 13.08.28).
Il est intéressant de constater qu’en 1928, c’était le consortage de Chermignon qui était propriétaire du lac Grenon. Et de ce fait, la commune de Chermignon pourrait être intréressée à soutenir notre démarche.
A la séance suivante, M. Nantermod a reçu la « visite du Président V. Bonvin, qui n’est pas d’accord avec M. Mudry. Les conditions sont inacceptables pour Chermignon, qui refuse toute subvention » (SDM, PV. 24.08.28).
Construction de la route Solréal (Fleurs des Champs) (archives SDM, 1928)
Un autre exemple tiré des archives est la construction de la route Solréal (Fleurs des Champs) :
« Le Comité a appris que la Commune de Montana se disposait à construire une route carrossable au sud de l’Etang Grenon, et désirait, pour cela, couper les sapins et saccager la seule promenade tranquille au bord de l’eau. Il faut donc aviser et s’opposer par tous les moyens à la mise en exécution de ce projet .
Mr. De Chastonay donne quelques renseignements sur le plan d’extension et informe le Comité que le Conseil de Montana a examiné la chose, mais n’a officiellement pris encore aucune décision. Cette route est prévue pour desservir la Clinique Solréal et pour l’amenée de l’eau nécessaire à cet établissement, et il est temps que la Commune (…) fasse à Solréal une voie d’accès convenable. Après s’être rendu sur les lieux, le Comité décide :
De protester auprès de la Commune de Montana contre le projet de route au sud du Lac Grenon. […]. Le Comité s’étonne que la Commune ait accordé le droit de construire à Solréal avant d’avoir prévu des chemins et des routes pour cet établissement.[…] Le Comité, dans sa lettre à l’Etat, demandera que le plan d’extension lui soit soumis avant son homologation.» (SDM, 07.08.28).
Revenons à M. Antille et à l’histoire du lac Grenon en 1928 :
« M. Antille a reçu de Mr. Brocard, aviateur à Martigny, une demande de construction d’un hangar sur les bords du Lac Grenon, pour son appareil. Cet aviateur a l’intention de choisir Montana comme centre de son activité, et aurait le lac Grenon comme terrain d’atterrissage en hiver, le golf en été. Le Comité n’entre pas dans ces vues et ne peut s’intéresser à ce projet, qu’il trouve prématuré » .(SDM , PV. 21.09.28).
Après Louis Antille, Charles son fils reprendra l’Hôtel et sera Président de la SDM dans les années 30
Les nouveaux propriétaires (1954- 2003) : de Charles Antille à François Bonvin (1915-2002) et Marie-Anne Walcher, propriétaire actuelle
Mme Marie-Anne Walcher nous entretient de son père, M. François Bonvin, Conseiller (1940-1948), puis Président de la Commune de Montana (1948-1980) et nouveau propriétaire de l’Hôtel du Parc en 1954, avec son épouse, Heidi Schürch, qu’il rencontre grâce à une malencontreuse chute. Celle-ci, journaliste en convalescence à la Pension des Primerose se casse la cheville au bas de la colline devant la pension Aïda, en faisant de la luge. Galant, M. Bonvin vient la secourir et c’est le début de la nouvelle histoire de l’hôtel du Parc. En effet, c’est Madame qui tient les rennes du pouvoir, à l’hôtel et même à la Commune, son mari ne prenant aucune décision sans la consulter, selon les dires de leur fille.
Mme Bonvin faisait du cheval avec Mme Jeanne Antille, épouse de Charles. Quand ceux-ci, n’ayant pas d’enfants, décidèrent de vendre l’hôtel, les Bonvin reprirent l’hôtel dont plus personne ne voulait, car il tombait presque en ruine, et il fallait de l’argent pour rénover. Mme Bonvin en avait puisqu’elle était propriétaire d’une imprimerie à Huttwill, dans le canton de Berne. Elle qui avait déjà une licence en Italien et en Angais, journaliste, devient chef de l’entreprise familiale et les rénovations purent commencer :
L’électricité remplace le charbon, chauffage au mazout, puis au gaz. « Les petites fenêtres de la salle à manger se transforment en de larges baies. […] Les 6 salles de bains initiales deviennent vite un vieux souvenir ! Chaque chambre est rénovée, équipée de son propre bain. Une aile Est est construite, comprenant une grande salle à manger et 12 chambres très confortables. On ajoute aussi une aile Ouest avec des chambres panoramiques superbes. Pour chapeauter le tout, on met un 4ème étage. […]
En 1991, les Bonvin remettent l’hôtel à leur fille aînée Marie-Anne. » (chronique de l’hôtel du Parc, Mme Simon, sœur de la propriétaire).
Plus de 100 ans, l’environnement de l’hôtel a peu changé, témoignage de notre histoire et géographie
Solutions envisagées avec Fingeruth (1972) : zone historique
Un rapport d’architectes, ingénieurs et économistes, commandé par l’Etat du Valais dans les années septante, durant le boom économique, souligne le fait que nous devons réserver des terrains si nous voulons survivre :
« La réduction des terrains disponibles à proximité de l’hôtel du Parc entraîne une situation particulièrement défavorable au centre de la station. Nous sommes persuadés que seul un revirement complet en matière de politique foncière publique (réservation de surfaces, protection des sites, délimitation des zones à bâtir) peut maintenir l’attraction de Crans-Montana » (Fingeruth, 1972 : 55).
Dans ce rapport, les skililfts dans la station est un atout touristique :
« Importance considérable des skilifts installés sur le Plateau même (Standard, Mélèze, Golf I et II, Beauséjour et Parc). Capacités de 2 500 personnes/heures, totalisent 16 % des montées des installations de base (12 100 personnes/heure) » (Fingeruth, 1972 : 9).
Vendu avec l’Hôtel du Parc par Charles Antille, en 1954, le skilift du Parc a fonctionné jusqu’en 1975.
[…] « pour les débutants à ski sur le golf et les pentes du Parc, sont des terrains remarquables.
« Malheureusement, il semble que la surface disponible près du Parc va être coupée par des constructions et éventuellement une route, et ne sera plus utilisable pour l’école de ski », toujours selon ce rapport Fingeruth (1972 : 18).
Le golf est aussi un atout pour le ski, mais le Parc est au centre de la Station :
« Le terrain de golf à 9 trous avec le petit skilift pourrait également convenir, mais il paraît un peu éloigné du centre de la station ». Il s’agissait de l’ancien Beauséjour.
D’autres pistes de ski et installations de remontées mécaniques conduisent de Bluche à la station et vice-versa. Elles représentent d’excellentes possibilités complémentaires d’entraînement.
La Standard, également coupé par la route, est le seul le skilift qui bénéficie d’une passerelle supérieure franchissant la route. « En outre les terrains de ski et la piste Standard sont fortement menacés par des constructions si l’on ne prend pas immédiatement des mesures adéquates. » (Fingeruth, 1972 : 18).
Aujourd’hui ces skilifts n’existent plus et les terrains alentours s’amoindrissent drastiquement. C’est pourquoi nous préconisons de créer ici, sur cette colline, une zone historique, protégée de toute construction, si ce n’est quelques améliorations de l’hôtel, dont les constructions n’endommageraient pas le site, car la colline et son hôtel sont des patrimoines de Crans-Montana : le territoire est aussi un bien culturel. Cette colline dont Mme Walcher nous a entretenu avec beaucoup d’élégance : « c’est un diamant que j’ai reçu de mes parents, taillé il n’a pas la même valeur ». Et son père François Bonvin a su développer la station par la création du télécabine du Signal dans les années soixante dont l’hôtel avait cautionné l’emprunt, et qui a su aussi conserver ce patrimoine comme il l’avait acquis.
En été, les vaches avec leur combats de reines « animeraient » cette colline et contribueraient à évoquer Crans-Montana autrefois. N’oublions pas que la région du Haut-Plateau était la zone des mayens pour les gens des villages environnants; un rappel de la transhumance de l’époque pourrait appuyer le projet du Musée de Colombire qui traite du même sujet.
Ainsi à l‘instar des autorités de l’époque (1928), le PAES devrait déboucher sur un plan d’aménagement Directeur intercommunal qui tienne compte des horizontalités, concept qui sera développé le 25 mars. Nous proposons aussi d’ouvrir un débat pour la prochaine conférence « Une cité à la montagne », donnée par les architectes Isabelle Evéquoz, Gilbert Strobino et Ambroise Bonvin, le mardi 25 mars au Centre Scolaire de Crans-Montana.
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